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PRIX 2017 DE L’ACADÉMIE

Les prix de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux pour l’année 2017 ont été remis lors de la séance solennelle de fin d’année le jeudi 14 décembre 2017 devant une assistance très nombreuse.
C’est l’amiral Alain Béreau, secrétaire perpétuel, qui a présenté les différents prix, les lauréats et les ouvrages récompensés.

GRAND PRIX DE L’ACADÉMIE

Michel Serres, de l’Académie française, pour l’ensemble de son œuvre.

Le Grand prix de l’Académie de Bordeaux récompense chaque année une personnalité, une œuvre ou l’ensemble d’une œuvre dans le domaine des sciences, des arts ou des belles-lettres.

Le lauréat de ce Grand prix pour cette année 2017 est monsieur Michel Serres de l’Académie française.

Michel Serrres est naturellement bien connu. Né dans le Lot-et-Garonne, après avoir été admis à l’École navale, il change d’orientation et entre à l’Ecole normale supérieure de la rue d’Ulm. Agrégé de philosophie en 1955, il entame une carrière exceptionnelle d’enseignant et d’écrivain. Il a professé dans les universités les plus prestigieuses, en France et à l’étranger, notamment à la Sorbonne et à Stanford. Dès 1968, il écrit ses premiers ouvrages ; au total ce sont aujourd’hui plus de 60 livres qui ont été publiés. Sa philosophie est marquée par son optimisme, Michel Serres s’est toujours intéressé plus particulièrement aux sciences, à leur histoire et à leur impact. Il anime depuis 2004 sur France Info une rubrique bien connue des auditeurs Le sens de l’info, avec Michel Polacco qui a aussi reçu un prix de notre Académie il y a deux ans.
Michel Serres a été élu à l’Académie française en 1990 et c’est, bien sûr, l’ensemble de son œuvre que nous couronnons aujourd’hui.

Michel Serres, à son grand regret, n’a pu se rendre à Bordeaux pour recevoir ce Grand prix de l’Académie. Il avait adressé ce message au secrétaire perpétuel en lui demandant de bien vouloir le lire :
Je remercie vivement l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux pour sa générosité à mon égard. Recevoir ce prix m’émeut d’autant plus que ce bénéfice émane de la plus belle ville du monde munie de la plus belle librairie du monde et ornée d’une région d’où vient le meilleur vin du monde. Avouerai-je que cette émotion redouble à l’idée que je le reçois des mains d’un amiral à qui le modeste enseigne que je suis resté présente ses respects.

PRIX D’HISTOIRE CHARLES ET ARLETTE HIGOUNET

M. Samuel Drapeau pour sa thèse L’église Saint-Michel, la fabrique d’un monument. Étude historique, artistique et archéologique.

Charles Higounet a été un grand médiéviste, spécialiste de l’histoire de l’Aquitaine et de celle de Bordeaux, membre de notre Académie de 1960 à 1988. Son épouse, Arlette Higounet-Nadal, également historienne du Moyen-Âge fut la première femme élue à l’Académie de Bordeaux en 1990. Ils ont institué un prix d’histoire doté par une Fondation qui récompense l’auteur d’une thèse ou d’un travail de recherche sur l’histoire du Moyen-Âge de la grande Aquitaine.

Le lauréat est cette année monsieur Samuel Drapeau pour sa thèse : L’église Saint-Michel, la fabrique d’un monument. Étude historique, artistique et archéologique.

Cette thèse comprend trois tomes, le premier consacré au corps du texte, les deux autres aux annexes, l’une de 54 planches et 695 figures, l’autre aux sources, avec notamment une édition remarquable des comptes de la fabrique qui eut enchanté Charles Higounet. Cette thèse qui s’insère dans le renouveau des travaux sur l’art gothique tardif, constitue désormais l’étude historique et archéologique de référence sur un monument majeur et complexe de Bordeaux.

Ce prix d’histoire Charles et Arlette Higounet, doté par la fondation Higounet, a été par M. Jean Bernard Marquette, membre résidant.

PRIX SPÉCIAL « HISTOIRE DES FAMILLES »

Le marquis Alexandre de Lur Saluces pour son ouvrage D’Yquem à Fargues. L’excellence d’un vin, l’histoire d’une famille. aux éditions Gallimard.

L’histoire des grands vins implique une telle continuité qu’elle se confond avec l’histoire des familles qui les ont créés. Rien ne l’illustre mieux que l’histoire conjuguée d’Yquem et de Fargues qui doit tout aux Lur Saluces. D’un côté, par l’héritage des Sauvage d’Yquem, dont le domaine remonte au moins au XVIe siècle, voici Yquem, devenu le fleuron des Lur Saluces à la veille de la Révolution. De l’autre, voici Fargues, entré dans la famille à la fin du Moyen-Âge, mais qui n’est devenu un grand domaine viticole que récemment. Dans les deux cas des vins prestigieux.
Bertrand de Lur Saluces a fait revivre, au lendemain de la Grande Guerre, le vignoble de Fargues, dont le terroir est comparable à celui d’Yquem. Tout en présidant aux destinées d’Yquem, Alexandre son neveu a ensuite hissé Fargues au plus haut niveau, au point qu’aujourd’hui, au sommet des Sauternes, Yquem, qu’il a dû quitter, n’est plus seul.
C’est moins l’histoire de ces deux grands vins – encore que celle de Fargues restait peu connue – que nous suivons à travers cet ouvrage aussi bien écrit que magnifiquement illustré, que celle des efforts pleinement réussis d’une continuité familiale aux incomparables réussites.

C’est M. Jean-Pierre Poussou, membre résidant, qui a remis ce prix au marquis Alexandre de Lur Saluces.

PRIX DU DOYEN JEAN DE FEYTAUD

MM. Fabien Guillemot et Bruno Brisson pour les travaux de recherches de leur société de biotechnologie POIETIS.


Le prix du doyen Jean de Feytaud distingue l’auteur d’un ouvrage ou d’une œuvre, de travaux ou de recherches dans le domaine de la biologie ou de l’environnement. Jean de Feytaud était docteur en médecine et docteur ès sciences, titulaire à partir de 1932 de la chaire de zoologie et de physiologie animale de l’Université de Bordeaux, membre de l’Académie de Bordeaux.

Ce prix du doyen Jean de Feytaud est attribué cette année au docteur Fabien Guillemot, président et directeur scientifique de la société Poietis, et à monsieur Bruno Brisson, directeur général et directeur du développement de cette société.

Poietis est une société spécialisée dans la bio-impression assistée par laser pour répondre à des problématiques de recherches et de thérapie pour la médecine régénératrice. La technologie de bio-impression de Poietis, dont elle détient la licence exclusive, est issue des recherches innovantes menées pendant dix ans à l’Inserm et à l’université de Bordeaux. Elle développe des modèles physiologiques en trois dimensions et elle entretient des partenariats avec des grands groupes pharmaceutiques et cosmétiques pour une évaluation prédictive de la toxicité et de l’efficacité des candidats-médicaments et des nouveaux ingrédients cosmétiques. La société Poietis a comme ambition d’amener sa technologie en clinique avec des bio-imprimantes industrielles qui répondront aux exigences réglementaires et qui permettront de concevoir et produire des tissus implantables pour réparer des tissus abîmés ou malades. Poietis a été lauréate du concours mondial de l’innovation en 2016 et a reçu tout récemment le prix Start Up des Néo Aquitains. Elle emploie 23 personnes.

C’est le président de l’Académie, Philippe Loupès, qui a remis ce prix à M. Bruno Brisson, M. Fabien Guillemot étant retenu par des obligations de sa société.

PRIX JACQUES PAUL

MM. Stéphane Demilly et Sylvain Champonnois pour leur ouvrage Henry Potez: une aventure industrielle aux éditions Privat.

Ingénieur de l’Ecole Centrale des Arts et Manufactures, membre de l’Académie de 1972 à 1991, auteur d’ouvrages sur l’histoire des ingénieurs, sur Gustave Eiffel et sur l’histoire locale, Jacques Paul avait institué un prix destiné à un ouvrage consacré à l’histoire ou à l’avenir des technologies de l’aéronautique, de l’astronautique, de la défense ou de l’énergie.

Ce prix Jacques Paul est décerné cette année à messieurs Stéphane Demilly et Sylvain Champonnois pour leur ouvrage Henry Potez: une aventure industrielle. aux éditions Privat

Parmi les grands noms de l’aéronautique, aux côtés de Marcel Dassault, il y a celui de son ami Henry Potez. En effet si Henry Potez, natif de Picardie, est toujours resté fidèle à sa région d’origine, il est néanmoins devenu également aquitain en 1958 par l’acquisition de la société Air-Fouga, aujourd’hui Potez-Aéronautique, à Aire-sur-l’Adour.
L’ouvrage, qui reçoit ce prix Jacques Paul, relate l’épopée industrielle d’Henry Potez ; il a été écrit par deux auteurs, le député Stéphane Demilly et le capitaine de l’Armée de l’air Sylvain Champonnois, avec l’aide de Roland Potez, petit-fils d’Henry Potez et PDG de Potez Aéronautique. Les deux auteurs ont, avec talent, rassemblé informations historiques et anecdotes retraçant la brillante carrière du remarquable ingénieur et concepteur d’avion qu’a été Henry Potez, et qui a laissé dans notre région un de ses fleurons industriels : une magnifique usine aéronautique en plein cœur des Landes. Cet ouvrage vient d’être également distingué par l’Académie française.

C’est M. François Courtot, membre résidant, qui a remis ce prix à monsieur le député Stéphane Demilly et au capitaine Sylvain Champonnois, en présence de M. Roland Potez.

PRIX DE L’OFFICE DU TOURISME

M. Florent Miane pour son ouvrage L’œuvre du photographe Alphonse Terpereau (1839-1897) aux éditions de l’Entre-deux-Mers.

Ce prix, créé par le syndicat d’initiative en 1957, récompense un ouvrage historique, littéraire ou artistique, ayant pour sujet principal Bordeaux, accessible au grand public et susceptible de servir au développement touristique de la ville. Il est doté par l’Office du tourisme.

Il récompense cette année Florent Miane pour son ouvrage L’œuvre du photographe Alphonse Terpereau (1839-1897) aux éditions de l’Entre-deux-Mers.

Cet ouvrage constitue la première étude consacrée au photographe bordelais Alphonse Terpereau. Il rassemble en deux volumes une très belle iconographie dispersée dans de nombreux fonds d’archives, parfois difficilement accessibles. Terpereau a été l’un des grands photographes du XIXe siècle, spécialisé dans l’architecture. Ses campagnes photographiques ont couvert les villes de Bordeaux et d’Arcachon et s’étendirent de la Gironde au Cantal, des Pyrénées Atlantique aux Pyrénées orientales. Les photographies de Terpereau étaient commandées par des architectes et des ingénieurs, elles ont alimenté les archives des villes et des sociétés savantes, elles ont orné les murs des maisons ou enrichi les bibliothèques des collectionneurs.
En 1874, Alphonse Terpereau avait obtenu la médaille d’or de l’Académie nationale des sciences, belles-lettres et arts de Bordeaux, puis il fut récompensé également d’une médaille d’or à l’Exposition universelle de Paris de 1889.

Docteur en histoire de l’art, Florent Miane est un historien de la photographie. Il est maître de conférences à l’Université de Bretagne Occidentale.

C’est M. Jean-Pierre Guyomarc’h, conseiller municipal délégué, représentant le maire à cette remise des prix, qui a remis ce prix, en présence d’un représentant de l’Office du tourisme qui dote ce prix.

PRIX SPÉCIAL

M. Alban Denuit pour son ouvrage Du Canon artistique à la norme industrielle. Une forme sculpturale au cœur du quotidien aux Presses Universitaires de Bordeaux.

Un prix spécial est attribué à Alban Denuit pour son ouvrage Du Canon artistique à la norme industrielle. Une forme sculpturale au cœur du quotidien. paru aux Presses Universitaires de Bordeaux.

La thèse de doctorat en arts plastiques d’Alban Denuit, soutenue quelques mois avant sa disparition le 13 novembre 2015 au Bataclan, a été publiée aux Presses universitaires de Bordeaux grâce au soutien financier de l’université de Bordeaux Montaigne et aux fonds recueillis par la souscription lancée au cours de l’été 2016 à l’initiative de la famille d’Alban et d’Hélène Sorbé, sa directrice de thèse.
Alban Denuit, doublement diplômé, s’était attaché à donner une visibilité à une composante de notre vie : les normes discrètes qui régissent notre quotidien et la marche du monde. Intitulée Du canon artistique à la norme industrielle, une forme sculpturale au cœur du quotidien. Alban Denuit y soutient l’idée que les normes sculptent notre quotidien et il le démontre par le biais de sa pratique artistique de sculpteur. Manifestant un intérêt suivi pour les objets fonctionnels, ordinaires, les plus courants, il les a étudiés et mis en valeur ; il les a aussi inventés, façonnés, de ses mains. Ainsi sont nées des œuvres intrigantes : Le diamètre d’une feuille A4, ou tige filetée, Le poids du transport qui donne à l’empreinte par gaufrage d’une palette de transport la préciosité d’un bas-relief de marbre grec. Ainsi naissent des normes hybrides, aussi irrationnelles qu’excentriques, chacune pouvant revendiquer un processus de création exclusif.

Disparu à 32 ans, artiste, plasticien, enseignant à l’Université Bordeaux Montaigne, chercheur, Alban Denuit était tout ça et bien plus encore, comme en témoignent tous ceux qui l’ont côtoyé, approché et bien connu.

La famille d’Alban Denuit, sa mère, sa sœur et son frère, ainsi que sa directrice de thèse, Mme Hélène Sorbé, étaient venus assister à cette séance solennelle. C’est Mme Marguerite Stahl, membre résidant, qui a remis ce prix à Mme Denuit, après qu’une minute de silence ait été observée en mémoire d’Alban Denuit.

PRIX JEAN RENÉ CRUCHET

M. Andreas Bikfalvi pour son ouvrage Une brève histoire  du vaisseau sanguin et lymphatique. aux éditions EDP Sciences.

Ce prix, destiné à récompenser les auteurs régionaux d’ouvrages de médecine, a été institué par le docteur Jean-René Cruchet à sa mort en 1959. Membre de l’Académie, médecin pathologiste et pédiatre, il était titulaire de la chaire de pédiatrie de Bordeaux.

Ce prix est attribué cette année à Andreas Bikfalvi pour son ouvrage Une brève histoire  du vaisseau sanguin et lymphatique. aux éditions EDP Sciences.

Réalisé avec le concours de l’INSERM et préfacé par Anne Eichmann, professeur de biologie cellulaire et moléculaire à la Yale University, le livre d’Andreas Bikfalvi comprend trois parties : une histoire exhaustive du système circulatoire depuis Galien, puis un point des connaissances actuelles et enfin des réflexions philosophiques sur l’évolution des paradigmes scientifiques durant plus de deux millénaires qui ont permis la caractérisation tissulaire et cellulaire des vaisseaux et la compréhension de l’angiogénèse.

L’ouvrage d’Andreas Bikfalvi intéressera les scientifiques, tout en restant compréhensible à un large public. Il comporte en effet un glossaire explicatif des concepts et termes techniques de biologie. Riche en informations, ce livre est écrit par un scientifique de haut niveau qui honore l’université de Bordeaux. Andreas Bikfalvi est directeur d’une unité de recherche Inserm sur le cancer et la biologie vasculaire, reconnu internationalement pour ses recherches dans le domaine de l’angiogenèse tumorale.

Ce prix a été remis à M. Andreas Bikfalvi par le docteur Jacques Battin, vice-président de l’Académie.

PRIX DU MARQUIS DE LA GRANGE

Mme Nathalie Roulet-Casaucau et M. Éric Roulet pour leur ouvrage Contes d’un Doman acabat, contes d’un futur achevé. aux éditions Sud Ouest.

Adélaïde-Edouard Le Lièvre, marquis de La Grange, membre de l’Institut, membre de l’Académie de 1856 à 1876, avait légué à notre compagnie une rente destinée à un prix pour le meilleur livre ou mémoire sur la langue gasconne.

Ce prix du marquis de La Grange est attribué cette année à Contes d’un Doman acabat, contes d’un futur achevé. d’Éric Roulet, Nathalie Roulet-Casaucau et Jean-Michel Rivet, aux éditions Sud Ouest.

Dans ce livre, Éric Roulet et Nathalie Roulet-Casaucau ont rassemblé des histoires qu’ils ont imaginées et qu’ils racontent lors de leurs spectacles avec la compagnie Gric de Prat. Associés à Jean-Michel Rivet, compositeur de musique contemporaine, ils montrent que le gascon est une langue vivante qui se parle, qui se chante et qui enchante !
Ces histoires viennent, pour certaines, d’un fonds traditionnel très ancien, d’autres sont inspirées par des conteurs comme Félix Arnaudin, Meste Verdié ou Jasmin, d’autres enfin puisent leur inspiration dans notre société ou dans l’histoire familiale des auteurs. Éric Roulet et Nathalie Roulet-Casaucau, sont musiciens et conteurs. Fondateurs du groupe Gric de Prat, ils sont des porte-parole de la culture gasconne.

C’est M. Henri de Grandmaison, membre résidant, qui a remis ce prix aux deux auteurs.

PRIX BRIVES-CAZES

M. Gilles Montègre pour son ouvrage François de Paule Latapie. Ephémérides romaines. 24 mars-24 octobre 1775. aux Classiques Garnier.

Joseph-Emile Brives-Cazes, conseiller à la Cour d’Appel de Bordeaux et membre de l’Académie de 1869 à 1887, avait institué dans son testament un prix, avec une rente, pour récompenser un travail sur un sujet relatif à l’histoire de l’ancienne Aquitaine et plus particulièrement de Bordeaux.

Ce prix Brives-Cazes est remis pour cette année 2017 à Gilles Montègre pour son livre François de Paule Latapie. Ephémérides romaines. 24 mars-24 octobre 1775. aux Classiques Garnier.

François de Paule Latapie, grand érudit bordelais, naturaliste, ami du fils de Montesquieu, a laissé un journal quotidien de son voyage en Italie en 1775-1776. Gilles Montègre donne ici une édition scientifique de ce texte auquel il a eu accès. 1702 notes de bas de page, un glossaire, une bibliographie et des index des noms et des lieux, viennent éclairer ce journal de voyage. Tout en informant sur les conditions de voyage à la fin du XVIIIe siècle, dans une langue soignée et très vivante, ce livre présente, au travers des yeux d’un bordelais érudit, la découverte de l’Italie et de ce que représentaient à la fin du XVIIIe siècle, les grands tours destinés à enrichir les connaissances des contemporains.

Gilles Montègre est maître de conférences à l’université Pierre Mendès France de Grenoble. Il consacre plus particulièrement ses recherches à l’histoire des sciences, des savoirs et de leur circulation entre la France et l’Italie au XVIIIe siècle. Sa thèse, soutenue en 2006, publiée par l’École française de Rome, avait pour sujet La Rome des Français au temps des lumières.

C’est Mme Hélène de Bellaigue, membre résidant, qui a remis ce prix à M. Gilles Montègre.

PRIX DE PHYSIQUE

M. Christophe GALFARD pour son ouvrage E = mc², l’équation de tous les possibles. aux éditions Flammarion.

Dès la fondation de l’Académie de Bordeaux, le duc de la Force, premier protecteur de l’Académie, avait souhaité la création d’un prix de physique. Ce prix fut attribué en 1715 à Jean-Jacques Dortous de Mairan, mathématicien, physicien, musicien, philosophe, membre de l’Académie française, pour son étude « Dissertation sur les variations du baromètre ». Cette récompense fut la première décernée par une société scientifique en Europe.

Ce prix est attribué à Christophe GALFARD pour son livre E = mc², l’équation de tous les possibles. aux éditions Flammarion.

E = mc² est l’équation qui vient immanquablement à l’esprit quand on évoque la science. Mais que signifie vraiment cette formule ? Qui l’a établie en premier ? Et pourquoi continue-t-elle de sous-tendre toute la physique moderne ? Pour le savoir, laissez Christophe Galfard vous raconter l’histoire de la plus célèbre des équations.
Ancien élève de l’École centrale et docteur en physique théorique, Christophe Galfard se consacre à l’écriture depuis son premier ouvrage Georges et les secrets de l’Univers qu’il a coécrit avec Stephen Hawking, son directeur de thèse à Cambridge. Son dernier ouvrage L’Univers à portée de main a connu un immense succès en France comme à l’étranger. Traduit en 20 langues, il a été récompensé par le prix du Meilleur livre de science 2015.

Ce prix de physique a été remis à monsieur Christophe Galfard par l’ingénieur général de l’armement Pierre Bétin, membre résidant.


PRIX HUBERT GRÉPINET

Docteur Michel Colle pour son ouvrage Pierre Guérin, une surprenante carrière de chirurgien. aux éditions Dossiers d’Aquitaine.

Le prix Hubert Grépinet, qui date de 1966, est destiné à un ouvrage ou à des travaux de recherches concernant l’histoire de la médecine ou de la chirurgie.
Le premier lauréat en fut le jeune docteur Magendie.

Cette année il est remis au docteur Michel Colle pour son ouvrage Pierre Guérin, une surprenante carrière de chirurgien aux éditions Dossiers d’Aquitaine.

Le docteur Guérin, célèbre à Bordeaux pour ses opérations de la cataracte, a mené une carrière surprenante, pleine de rebondissements, tant les époques traversées par ce médecin furent riches en évènements. Médecin reconnu sous l’Ancien Régime, il a survécu à la période révolutionnaire. Ce n’est qu’avec la Restauration que sa carrière reprend. Il fonde en 1798 la Société de médecine de Bordeaux, qui perdura jusqu’en 1994.
À travers la vie et l’œuvre de Pierre Guérin, ce livre revient sur la place des médecins en ces temps mouvementés et il décrit les conditions de l’exercice de la médecine sous l’Ancien Régime, la Révolution, l’Empire et enfin la Restauration.

Le docteur Michel Colle est pédiatre. Il est également le secrétaire perpétuel de l’Académie Montesquieu.

Il a reçu son prix des mains du docteur Jacques Battin, vice-président de l’Académie.


PRIX CHASSIN-DUFOURG

Colonel (R) Claude Franc pour son ouvrage L’offensive Nivelle (1917). L’autopsie d’un échec. aux éditions Economica.

Le général de corps aérien Lionel Max Chassin a fait une brillante carrière dans l’armée de l’Air. Il a été membre de notre Académie de 1950 à 1955. Le colonel de réserve Robert Dufourg en a été pour sa part le secrétaire perpétuel de 1973 à 1987. Le prix qui porte leur nom, institué en 1956, est un prix d’histoire militaire sur un sujet national, régional ou local.

Ce prix est attribué cette année à Claude Franc pour son ouvrage L’offensive Nivelle (1917). L’autopsie d’un échec. aux éditions Economica.

Saint-Cyrien, colonel en retraite, Claude Franc s’est spécialisé dans les aspects stratégiques et tactiques des conflits du XXe siècle, sujet sur lequel il a déjà publié plusieurs ouvrages, dont un sur Verdun.
L’offensive Nivelle (1917). L’autopsie d’un échec. analyse avec rigueur, à partir des meilleures sources, les causes du désastre de l’offensive française, de sa conception à la conduite des opérations militaires jusqu’à la responsabilité réelle du commandant en chef Robert Nivelle. Cet ouvrage constitue aussi une réflexion sur l’isolement et l’entêtement d’un homme, sur  le pouvoir et les relations politico-militaires.
Sur la période du 1er avril au 15 mai 1917, cette offensive, la dernière de ce type pendant la Grande guerre, aura coûté la vie à 271 000 soldats français et 163 000 soldats allemands. En cette année commémorative du centenaire, le colonel Claude Franc nous rappelle aussi leur sacrifice.

C’est le général Gilles Robert, membre associé de l’Académie, qui a remis son prix au colonel Claude Franc.

PRIX DE MUSIQUE

M. Alexis Duffaure.

Aujourd’hui chef de chœur assistant à l’Opéra de Bordeaux et maître de chapelle de la cathédrale Saint-André, professeur du conservatoire régional de Bordeaux et professeur de musicologie de l’université de Bordeaux-Montaigne, Alexis Duffaure se fait souvent applaudir dans notre ville, et ailleurs, comme directeur du Choeur voyageur, très bel  ensemble choral.
Alexis Duffaure a déjà derrière lui un brillant parcours depuis son engagement dans la musique à l’âge de cinq ans. De nombreux prix, prix de la SACEM, prix international de direction de chœur, l’ont récompensé, et plusieurs  diplômes ont sanctionné son travail : diplôme supérieur de direction d’orchestre, diplôme de directeur de chœur. Il a dirigé par ailleurs de nombreux stages dont ceux de Théorie du chant baroque avec Michel Laplénie, membre résidant de l’Académie, qui a tenu à remettre lui-même ce prix de musique à M. Alexis Duffaure.

PRIX EDMOND BASTIDE

Mme Christelle Lahaye pour ses travaux de recherches en géochronologie.

Edmond Bastide (1876-1968), était passionné d’archéologie et de numismatique. Il rapportait de ses nombreux voyages documents et pièces. Président honoraire de la Société archéologique de Bordeaux, il proposa à l’Académie de créer un prix récompensant l’auteur d’un ouvrage ou de travaux consacrés à la préhistoire et à l’archéologie.
Ce prix récompense cette année madame Christelle Lahaye, maître de conférences en physique appliquée à l’archéologie et à l’histoire de l’art, à l’université de Bordeaux Montaigne.

Géochronologue à l’Institut de recherche sur les archéo-matériaux, les travaux de Christelle Lahaye portent sur la dynamique des peuplements paléolithiques : cultures, environnement, gestion des territoires, comportements funéraires. Elle a reçu cette année la médaille de bronze du CNRS pour ses travaux sur les occupations paléolithiques et les sociétés néandertaliennes en Europe de l’Ouest. Elle étudie également l’arrivée des premiers hommes sur le continent américain, en particulier à partir de gisements archéologiques dans différentes régions du Brésil.

A son grand regret, Mme Christelle Lahaye, souffrante, n’a pu assister à cette remise de prix.

PRIX DU BARON PHILIPPE DE ROTHSCHILD

M. Christophe Lucand pour son ouvrage Le vin et la guerre. Comment les nazis ont fait main basse sur le vignoble français. aux éditions Armand Colin.

Le baron Philippe de Rothschild a été membre de l’Académie de Bordeaux de 1973 à 1988. Il avait institué un prix, doté, destiné à couronner un ouvrage consacré à l’histoire ou à la célébration du vin.

Cette année, c’est un ouvrage d’histoire qui est couronné avec le livre de Christophe Lucand : Le vin et la guerre. Comment les nazis ont fait main basse sur le vignoble français. aux éditions Armand Colin.

Remarquable travail d’historien, le passionnant ouvrage de Christophe Lucand défriche un sujet encore peu étudié, en s’appuyant sur une recherche minutieuse, qui fait apparaître l’incroyable pillage auquel se sont livrés les nazis dans un domaine que les Bordelais connaissent bien. Cependant, comme avec d’autres enquêtes du même genre sur les relations alors nouées entre diverses professions (Justice, université…) et l’occupant, le lecteur doit s’imposer une certaine mise en perspective.
Il importe en effet d’une part, de ne pas clouer au pilori une profession dont le comportement vis-à-vis des Allemands fut en réalité identique à celui de bien d’autres ; il faut d’autre part considérer objectivement la situation de ces entreprises tentant de survivre, et ne pas confondre, devant tous ces noms jetés en pâture au public de 2017, les réalistes et les profiteurs de guerre. L’auteur évoque à juste titre, dans sa conclusion, le film Le Chagrin et la pitié. Viticulteurs et négociants français ne furent pas des héros et Christophe Lucand ne se fait pas faute de le rappeler. Mais, comme dit le poète, ceux-là ne furent peut-être pas les pires du troupeau.

C’est M. Philippe Sereys de Rothschild, président du conseil de surveillance de la société Baron Philippe de Rothschild SA, qui a remis à M. Christophe Lucand ce prix baron Philippe de Rothschild doté en nature.

PRIX LOUIS DESGRAVES

Christophe Blanquie pour son ouvrage Tamizey de Larroque « l’érudit des érudits » 1828-1898. aux éditions de l’Entre-deux-Mers.

Louis Desgraves, bibliothécaire et historien français, né en 1921, membre de notre Académie à partir de 1955, est à l’origine de ce prix destiné à un ouvrage consacré à l’histoire du livre, à l’histoire des lumières ou à l’histoire de Bordeaux.

Ce prix Louis Desgraves est décerné cette année à Christophe Blanquie pour son ouvrage Tamizey de Larroque « l’érudit des érudits » 1828-1898 aux éditions de l’Entre-deux-Mers.

Tamizey de Larroque s’était spécialisé dans l’étude des XVIe et XVIIe siècles, il fut un des pionniers de l’édition des livres de raison, des mémoires et de la correspondance des hommes célèbres de cette époque, de manuscrits inédits qu’il transcrivit et publia avec une érudition hors du commun. Sa publication de la correspondance de Fabri de Pereisc (1580-1637) en une dizaine de volumes est un modèle du genre. Philippe Tamizey de Larroque est toujours resté très attaché à l’Agenais et il connaissait tout aussi bien le pays et le parler de Monluc et de ses capitaines. Fier de sa région, cela ne l’empêcha pas d’être également l’ami de Mistral. Grand éditeur, infatigable critique, érudit fécond, toujours exigeant, Tamizey de Larroque était féru de littérature et goûtait la poésie.

Diplômé de l’IEP de Bordeaux, Christophe Blanquie a mené une double carrière d’administrateur de l’Assemblée nationale et d’historien. Docteur en histoire moderne, il est spécialiste de l’histoire des institutions, ainsi que de l’écriture des mémorialistes.

Ce prix a été remis à M. Christophe Blanquie par M. Christian Jean Dit Cazaux, membre résidant.

PRIX SPÉCIAL

MM. Joël Kotek et Didier Pasamonik pour leur ouvrage Mickey à Gurs. Les carnets de dessins de Horst Rosenthal. aux éditions Calmann-Lévy.

Un prix spécial est attribué à l’ouvrage Mickey à Gurs. Les carnets de dessins de Horst Rosenthal. de messieurs Joël Kotek et Didier Pasamonik, avec la participation de Tal Bruttmann,.

Aussi sidérant que cela puisse paraître, Mickey a montré le bout de son museau dans les camps de la Seconde Guerre mondiale. Dans le précieux ouvrage Mickey à Gurs, l’historien de la Shoah Joël Kotek et le spécialiste de la bande dessinée Didier Pasamonik, publient l’intégralité des planches d’un dessinateur juif, Horst Rosenthal, enfermé dans le camp pyrénéen de Gurs.
Horst Rosenthal, juif allemand, migre en France en 1933, année de l’arrivée d’Hitler au pouvoir. À tort, il pense que le pays des Droits de l’Homme ne cèdera pas au régime nazi. En 1940, le dessinateur est envoyé au camp de Gurs. Il y passera deux années durant lesquelles il restera convaincu de sa libération. Les deux auteurs du livre ont enquêté durant plus de deux ans, ils ont retrouvé des planches d’une valeur inestimable. Outre La Journée d’un hébergé et Le petit guide à travers le camp de Gurs, Horst Rosenthal s’était mis en scène dans la peau de Mickey dans une histoire intitulée Mickey au camp de Gurs.

Joël Kotek est Docteur en sciences politiques de l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Il assure des enseignements à l’Université Libre de Bruxelles et à l’Institut d’Etudes Politiques de Paris. Il a été directeur de la formation au Mémorial de la Shoah de Paris.
Éditeur, journaliste, commissaire d’expositions, Didier Pasamonik est un spécialiste reconnu de la bande dessinée, écrivant pour de nombreux journaux et auteur de plusieurs ouvrages sur la caricature, la bande dessinée et la culture populaire.

C’est madame Marguerite Stahl, membre résidant, qui a remis ce prix spécial à M. Didier Pasamonik, M. Joël Kotek n’ayant pu se rendre à Bordeaux.

PRIX GUY LASSERRE

Mlle Guillemette Crouzet pour son ouvrage Genèses du Moyen-Orient. Le Golfe Persique à l’âge des impérialismes (vers1800-vers 1914). aux éditions du Champ Vallon.

Guy Lasserre (1920-2001) était un géographe français. Il fut professeur à l’université de Bordeaux et directeur du Centre d’études de géographie tropicale du CNRS. Son prix récompense l’auteur d’un ouvrage consacré aux récits de voyages ou à l’histoire de la France d’Outre-mer.

Ce prix couronne cette année mademoiselle Guillemette Crouzet pour son ouvrage Genèses du Moyen-Orient. Le Golfe Persique à l’âge des impérialismes (vers1800-vers 1914). aux éditions du Champ Vallon.

Il s’agit d’un ouvrage d’une qualité hors du commun, qui constitue un apport essentiel pour comprendre les problèmes géopolitiques de cet ensemble régional, apport d’autant plus précieux que l’ouvrage n’a pas d’équivalent en langue anglaise.
Mademoiselle Crouzet montre tout d’abord qu’au cours de la période étudiée les Britanniques ont littéralement inventé le Golfe comme espace géographique, grâce à un travail considérable de relevés qui ont permis de faire disparaître le blanc sur les cartes que présentait jusqu’alors cette partie du monde. Guillemette Crouzet fait preuve d’une grande virtuosité géographique, qui est un hommage à la double formation d’histoire et de géographie dont bénéficient en France historiens et géographes.
Puis elle décrit ensuite les évolutions économiques considérables de cet espace, passant de la pêche artisanale, des perles et des dattes, à une zone très active au plan de la navigation et du commerce, en particulier après le percement du canal de Suez, transformant le Golfe en une grande zone de passage entre l’Orient asiatique et la Méditerranée. Elle montre l’influence des négociants indiens, tirant un grand profit de la protection britannique, faisant du Golfe un véritable lac indo-britannique.
Au total, il s’agit d’un ouvrage innovant dont les qualités sont exceptionnelles. A n’en pas douter, il marque l’arrivée d’une très grande historienne.

Melle Guillemette Crouzet a reçu son prix des mains de M. Jean-Pierre Poussou, membre résidant.

PRIX DE LA FONDATION DU PATRIMOINE

Ouvrage collectif de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, sous la direction de madame Josette Pontet Monuments aux morts du Pays Basque. aux éditions Koegui.

La Fondation du patrimoine dote chaque année un prix destiné à récompenser un ouvrage ayant trait au petit patrimoine aquitain.

L’ouvrage récompensé cette année est un ouvrage collectif de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, sous la direction de madame Josette Pontet : Monuments aux morts du Pays Basque. aux éditions Koegui.

Alors que l’on célèbre le centenaire de la Grande Guerre, ce prix de la Fondation du patrimoine ne pouvait guère mieux en marquer le souvenir, en distinguant cet ouvrage exceptionnel, à la fois par la qualité de la documentation et par la richesse de son illustration. Ce sont en effet la plupart des monuments aux morts réalisés au Pays Basque qui y figurent, avec pour chacun un commentaire approprié.
Ce travail dirigé par madame Josette Pontet, présidente de la Société des sciences, lettres et arts de Bayonne, est un recueil iconographique sans précédent à un niveau régional. Il montre combien nombre de ces monuments ont eu et gardent une portée artistique évidente, à commencer par le monument aux morts de Bayonne, mais aussi pour des monuments nettement plus modestes, mais de grande qualité, puisque ceux de 158 communes sont ainsi répertoriés et décrits. Les architectes et les sculpteurs les plus notables font l’objet d’une notice très précieuse. Chaque monument est replacé dans son contexte et l’ensemble apporte beaucoup pour l’histoire du Pays Basque français, dont il faut rappeler qu’il a perdu plus de 6.000 des siens au cours du conflit.
Il s’agit d’un ouvrage de référence pour notre mémorial national, mais aussi d’un travail exemplaire, susceptible de servir de modèle pour d’autres régions ou départements.

C’est M. Francis Arnaud, membre associé de l’Académie, délégué régional honoraire de la Fondation du patrimoine, qui a remis à Mme Josette Pontet ce prix doté par la Fondation.

PRIX D’ÉCONOMIE

M. Eric Briys pour son ouvrage D’or et d’airain. Penser, cliquer, agir. aux éditions des Belles-Lettres.

Le prix d’économie est décerné cette année à monsieur Eric Briys pour son ouvrage D’or et d’airain. Penser, cliquer, agir. aux éditions des Belles-Lettres.

Le livre d’Eric Briys est un ouvrage à la fois rare et précieux, pas seulement par son titre. Il nous introduit en effet dans l’alchimie d’Internet avec ses données innombrables, qui sont à l’origine un trésor aussi précieux que l’or, mais qui en viennent souvent à se muer en airain, ce composé de laiton et autres vils métaux. Mais c’est cet alliage banal qui nous permet cependant, comme le rappelle d’emblée l’auteur par son sous-titre, de Penser, cliquer, agir.

Eric Briys, docteur en économie, ancien professeur et directeur des études à HEC, fut aussi pendant dix ans expert chez Merrill Lynch, Lehman Brothers ou encore à la Deutsche Bank. L’auteur se livre, tout au long de son livre, à ce qu’il appelle parfois avec un peu de coquetterie une flânerie buissonnière, qui est en fait une exploration serrée de ce monde des algorithmes qui ne cesse de prospérer et de bouleverser notre vie. Son approche s’appuie sur des exemples simples, souvent savoureux, qui le conduisent à nous mettre en garde : plus nous avançons dans la voie de l’apparente gratuité, plus nous nous soumettons au diktat du tout quantifiable et du profit, plus nous tendons à galvauder nos données et risquons de les concentrer dans des mains peu recommandables, ce qui revient, ce faisant, à confondre l’or et l’airain.

M. Eric Briys a reçu ce prix d’économie des mains de M. Henri Bourguinat, membre honoraire, ancien professeur d’économie.

PRIX DES BELLES-LETTRES

M. Denis Blanchard-Dignac pour son ouvrage Cocteau – Radiguet, Sous le soleil du Cap Ferret. aux éditions Cairn.

Le prix belles-lettres est décerné cette année à monsieur Denis Blanchard-Dignac pour son ouvrage Cocteau – Radiguet, Sous le soleil du Cap Ferret. aux éditions Cairn.

Pendant les étés 1920, 1921 et 1923, Jean Cocteau et le jeune poète Raymond Radiguet s’installent sur la côte sauvage du bassin d’Arcachon, à Piquey, alors petit village de pêcheurs. Jean Cocteau assurait que l’hôtel de planches de Piquey était une sorte de théâtre. Au final, il y a la mort à vingt ans du héros, le jeune Raymond Radiguet, entre un best seller déjà publié Le diable au corps et un roman posthume Le bal du comte d’Orgel. C’est à Piquey qu’il finit par user ses forces à combattre la maladie qui allait l’emporter avant la fin de l’année 1923.

Denis Blanchard-Dignac est né à Bordeaux. Après des études de droit et de sciences politiques, il a partagé son activité entre la fonction publique et le monde des entreprises. Il est l’auteur de pièces de théâtre, de romans et de biographies. Il est président de l’Académie du Bassin d’Arcachon.

C’est M. Jean Marie Planes, membre résidant, critique littéraire, qui a remis ce prix des belles-lettres à M. Denis Blanchard-Dignac.

PRIX DES ARTS

Mme Marie Claire Mansencal pour son ouvrage Georges Dorignac. Le maître des figures noires. aux éditions du Passage.

Le prix des arts est décerné cette année à madame Marie Claire Mansencal pour son ouvrage Georges Dorignac. Le maître des figures noires. aux éditions du Passage.

Originaire de Bagnères-de-Bigorre, Georges Dorignac naquit à Bordeaux. Arrivé à Paris en 1898, il débute sa carrière de peintre et dessinateur en 1901 au sein d’un groupe d’artistes espagnols. Installé à Verneuil-sur-Seine qu’il quitta en 1910 pour s’installer à La Ruche, il se lia d’amitié avec les peintres de l’École de Paris, dont Modigliani. C’est sa période noire, où il a produit des nus et des visages expressionnistes magnifiques. La redécouverte de son œuvre en 1994 suscita un regain d’intérêt pour ce peintre oublié de l’histoire. Avec des expositions à Sens, Roubaix et à Bordeaux au Musée des Beaux arts cette année, Georges Dorignac reprend peu à peu une place méritée.

Compétente et passionnée, Marie-Claire Mansencal préside avec succès la Société des amis des musées de Bordeaux. Soucieuse de mieux faire connaitre l’histoire de l’art, elle y parvient brillamment et c’est un public passionné qui se presse à ses conférences, aux visites commentées de musées et de sites historiques.

M. Robert Coustet, membre résidant, a remis ce prix des arts à Mme Marie-Claire Mansencal.

PRIX MANLEY BENDAL

M. Jean-Michel Faidit pour son ouvrage Mairan et les premières théories de l’aurore boréale. aux Presses du Midi.

Nicolas Bendall Manley (dit Manley Bendall) (1876-1966) fut un administrateur de sociétés, vice-président de la Société d’océanographie de France. En 1962, il offre généreusement de doter chaque année l’Académie d’une médaille d’honneur couronnant un ouvrage d’astronomie.

Ce prix Manley Bendall, qui n’avait pas été attribué depuis quelques années, couronne cette année Jean-Michel Faidit pour son ouvrage Mairan et les premières théories de l’aurore boréale. aux Presses du Midi.

Jean-Jacques Dortous de Mairan (1678-1771) était un mathématicien, astronome et géophysicien français.
En 1733, son traité physique et historique de l’aurore boréale révèle un physicien moderne. Son traité s’appuyait à la fois sur un réseau d’observateurs pour enrichir sa base de données et déterminer la hauteur des aurores boréales, et sur des statistiques afin d’établir une historicité de corrélations avec la lumière zodiacale ou les tâches solaires. Dortous de Mairan avait reçu à trois reprises la médaille d’or du prix de physique de l’Académie de Bordeaux pour ses travaux sur les thermomètres, sur la formation des glaces et sur la lumière.

Jean-Michel Faidit est mathématicien de formation, docteur en histoire de l’astronomie, maître de conférences en astronomie-astrophysique et en histoire des sciences. Il a œuvré pour restaurer les observatoires de Montpellier, à la Babote et au Jardin des Plantes, y fondant le Planétarium de Montpellier. Membre correspondant de l’Académie de Nîmes, il a été lauréat de la Société Astronomique de France.

Son prix lui a été remis par le président Philippe Loupès.